Sommeil : ne restez plus en apnée !

Je devine votre calvaire quand votre partenaire ronfle, s’arrête de respirer, ou lutte pour aspirer quelques bouffées d’air. J’ai connu ces problèmes dans les chambres lors de mon service militaire. On se contentait de siffler bruyamment pour réveiller le fauteur de troubles.

Mais l’apnée du sommeil n’est pas un simple ronflement : c’est un arrêt respiratoire pendant le sommeil, de quelques secondes à une minute. Il est souvent détecté par celui qui dort à côté.

Il peut y avoir plusieurs centaines d’apnées par nuit, ce qui provoque une baisse d’oxygène dans le sang et une fatigue.

Trois millions de Français sont touchés par les apnées du sommeil, mais seulement 500 000 en sont conscients. Pourtant, ce syndrome n’est pas anodin. Près d’un homme sur quatre et une femme sur dix arrête de respirer au moins toutes les douze minutes en moyenne au cours de leur sommeil.

Jusqu’à 200 réveils par nuit !

Pour alimenter suffisamment les poumons en oxygène, le flux d’air est alors accéléré, le voile du palais et les parois du pharynx se mettent à vibrer et produisent le ronflement. En cas d’apnée, l’obstruction étant totale, le corps met alors une procédure d’urgence en place : le réveil en sursaut. Une personne atteinte peut se réveiller jusqu’à 200 fois par nuit sans toujours s’en rendre compte.

Au cours d’une apnée, le ronflement peut réveiller le malade qui éprouve une sensation d’étouffement ou d’angoisse.

Le sommeil, peu réparateur, est suivi de fatigue au réveil, de maux de tête et de somnolences dans la journée, avec une baisse de la concentration, une irritabilité ou un état dépressif.

Pourquoi on a des apnées ?

La cause principale est une obstruction des voies respiratoires du fait d’un relâchement des muscles qui les entourent et qui permettent normalement leur ouverture pendant le sommeil.

Plus rarement, il s’agit d’un trouble de la commande respiratoire au niveau du cerveau :

  • Le surpoids est souvent présent avec une grosse langue ;
  • Les apnées surviennent après un dîner copieux rehaussé d’alcool ;
  • Une obstruction nasale (nez bouché, polypose nasale, allergie, végétations), une obstruction au niveau de la gorge (grosses amygdales, allergie, spasmes nerveux), ou une origine centrale (cerveau) ;
  • On note une corrélation avec le diabète, l’hypertension et le syndrome métabolique.

Un simple ronflement peut vous emmener aux Urgences !

Les complications sont :

  • Une hypertension artérielle avec risque d’infarctus, accident vasculaire cérébral, résistance à l’insuline ;
  • Une augmentation du nombre des globules rouges (polyglobulie), ce qui rend le sang moins fluide ;
  • Une hypertension artérielle pulmonaire ;
  • Des accidents sur la voie publique liés à la somnolence.

Faites enregistrer votre sommeil

C’est pourquoi toute somnolence fréquente doit entraîner un enregistrement du sommeil dans une unité de sommeil ou chez un pneumologue équipé pour cet examen : la polysonographie analyse la qualité du sommeil (à Paris, hôpital de l’Hôtel-Dieu).

Différents enregistrements au cours du sommeil permettent de porter le diagnostic : mesure du taux d’oxygène dans le sang, électroencéphalogramme, etc.

Les réflexes de base pour un sommeil sans apnées

Les premiers réflexes consistent à supprimer les facteurs de risque : obésité, alcool, somnifères, tabac.

Le meilleur traitement est l’utilisation la nuit d’une machine d’aide à la respiration avec un masque nasal qui permet, grâce à la pression qu’elle génère, de maintenir les voies respiratoires ouvertes en permanence (pompe à pression positive).

Problème : ce masque, pas toujours bien toléré, est abandonné dans près d’un quart des cas…

Et même si on l’utilise de façon régulière, il ne résout pas le problème.

Il faut agir directement sur l’hygiène de vie :

  • Maigrir, faire du sport, manger sainement et faire des exercices de respiration plusieurs fois par jour ;
  • Éviter l’alcool, pas de boisson gazeuse, pas de fruit à la fin des repas ;
  • Faire un lavage de nez avec de l’eau salée le soir, pour le dégager ;
  • Prendre 2 ampoules de grainons de lithium vers 17 heures ;
  • Faire de la relaxation, de l’acupuncture, du chant, de la musique avec des instruments à vent (trompette, clarinette, harmonica, flûte).

D’autres pistes à explorer

  • Mesurez votre tour de cou : au-delà du problème de surpoids, cette mesure est à prendre en compte. Un chiffre supérieur à 45-48 cm favorise le syndrome d’apnée. Il indique une accumulation du tissu graisseux qui appuie sur des voies aériennes supérieures (trachée, pharynx, etc.). Cela réduit, voire empêche, l’entrée de l’air.
  • Pour les personnes ne supportant pas le masque ou celles qui partent en voyage de courte durée, il est possible de recourir à des orthèses d’avancement de la mâchoire mandibulaire. Il s’agit d’une gouttière dentaire amovible, qui ne se porte que la nuit et permet de maintenir la mâchoire inférieure et la langue en avant. Cette technique permet de supprimer 30 à 40 % des apnées.
  • Le « Head-Balance » est un appareil qui agit sur l’articulation temporo-mandibulaire. En l’utilisant pour faire de la gymnastique buccale, on obtient une action relaxante et tonifiante sur la musculation. C’est un remède naturel, préventif et curatif pour beaucoup de personnes qui souffrent de migraines, de tensions musculaires de la nuque, des épaules et du dos, d’apnées du sommeil, de ronflements, de bourdonnements des oreilles, de grincements dentaires, etc., et qui ont un déséquilibre de l’articulation de la mâchoire.

Maintenant vous allez pouvoir dormir en paix !

34 commentaires pour “Sommeil : ne restez plus en apnée !

  1. Cher Dr willem,
    Re: apnée du sommeil

    Vous ne citez pas le PREMIER moyen à essayer si on n’est ni obèse ni alcoolique:
    GLISSER sous l’oreiller (progressivement) plusieurs épaisseurs (par exemple drap de bain plié): la position de la tête modifie la position de la langue (etc.) ce qui libère le passage de l’air…

    Ces épaisseurs progressives sont à installer non pas côté nuque, mais vers le haut de la tête. A chacun de tester… puisque nous sommes tous différents.

  2. Merci infiniment pour ces explications détaillées, complètes et concises.
    Bonne santé à vous, et au plaisir de vous relire.
    Nota : j’ai un appareil d’aide à la respiration toutes les nuits….malgré cela j’ai l’impression d’être en apnée Lorsque JE ME RÉVEILLE LE MATIN.

  3. Bonjour, le docteur Blumen a Paris, propose une intervention au niveau de la gorge, docteur Loncle à Paris aussi, une intervention au niveau de la mâchoire, et dans un hôpital de Bordeaux une intervention avec un robot au niveau de la langue. J’ ai 38 ans est cherche désespérément à me débarrasser de cette machine qui est indispensable chaque nuit. Apparement, chacun de ces professionnel a de bons résultats, le choix est difficile. Beaucoup maintiennent, que c est une maladie à vie. Visiblement non, même si selon les cas , la médecine naturelle serait efficace. Merci pour vos lettres, cordialement,
    Patrick

  4. Bonjour Docteur Willem,

    Merci infiniment pour vos ouvrages, vos interventions, pour tous vos bons soins et conseils qui sont très utiles et appréciés par ma famille et moi, mais aussi par un très grand nombre de personnes.

    Dans votre article concernant l’apnée du sommeil, vous avez donné plusieurs solutions pour résoudre ce problème et je vous en remercie.

    Je souhaiterais toutefois savoir ce que vous conseillerez à mon fils de 37 ans qui ronfle et fait de l’apnée du sommeil depuis sa naissance, jusqu’à aujourd’hui ?
    Il mène une vie saine et équilibrée, fait du sport mais s’endort dès qu’il n’est pas en mouvement car il est très fatigué étant donné son problème d’apnée du sommeil, ponctué d’étouffements au quotidien pendant son sommeil et qui donnent lieu à des réveils affolés car il étouffe et essaie de respirer.

    Je vous avoue être très inquiète pour lui et lui ai conseillé de consulter.
    Pour le moment, la chirurgie semble être la seule solution possible pour lui.
    Selon vous, est-ce bien la seule possibilité qu’il ait à ce jour ?
    La chirurgie n’est-elle pas dangereuse à son àge (37 ans) ?
    Que conseillerez vous à mon fils et aux personnes qui sont dans ce même cas de figure ?

    Avec mes sincères remerciements et mes respectueuses salutations.
    Delphine L.

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