La dépression, ce « mal du siècle ».

Description de la maladie et des traitements chimiques (1ère partie) 

Chers amis, chères amies,

Le mot « dépression » vient du latin depressio qui se traduit par «enfonce­ment».

C’est un état mental caractérisé par une lassitude importante avec une an­goisse, une dévalorisation de soi, un pessimisme, une tendance à l’isolement, un désir de mourir et une impossibilité d’optimiser l’avenir.

La désignation de la dépression est aujourd’hui employée de manière excessive.

Il faut savoir que la dépression est difficile à diagnostiquer et à prendre en charge, c’est surtout avec les sempiternels antidépresseurs qu’on la traite.

C’est ainsi que de nombreux patients sont condamnés aux antidépresseurs pour des diagnostics approximatifs.

Ils subissent des effets secondaires sans être soulagés de leurs symptômes.

Car qui n’a pas déjà souffert d’un moral en berne ?

Chaque individu est doté d’un tempérament fluctuant qui varie en fonction des événements et participe à la palette normale des émotions agréables, neutres ou désagréables, voire des troubles du comportement.

La dépression serait la conséquence d’une réaction excessive aux événements, avec une altération de l’humeur qui dépasse la norme et qui devient chronique et handicapante.

Il est peut-être plus simple d’en expliquer les symptômes.

Les symptômes cliniques

Ils comportent :

Un versant psychique : fait de tristesse, sentiment d’auto­dépréciation ou de culpabilité, incapacité à prendre du plaisir et à envisager le futur, ralentissement psy­chique et physique, perte de l’élan vital (désintérêt), anxiété, sentiment de solitude et d’inutilité.

Un versant somatique :  troubles du sommeil, anorexie, amaigrisse­ment, fatigue, baisse de la libido, troubles digestifs, diminution de l’appétit, palpitations, aménorrhée, douleurs diffuses, asthénies matinales.

Évolution et complications

Le risque principal est celui du suicide.

L’épisode dépressif s’installe sur quelques jours à quelques semaines.

Il peut être unique, récidivant (plus de 50% des cas) ou passer à la chronicité.

Fréquence de la dépression nerveuse

La dépression touche en France 7 millions de personnes, dont deux tiers de femmes.

C’est la pathologie mentale la plus fréquente.

Le risque «vie entière» (probabilité de développer une dépression tout au long de son exis­tence) est estimé à 10 % pour les hommes et à plus de 20 % pour les femmes.

La dépression, surtout sous sa forme sévère, relève du psy­chiatre.

Il est donc impératif de consulter avant tout.

Autres formes particulières de dépression

On relève plusieurs types de dépression.

D’abord, il faut se demander si la dépression est endogène ou exogène.

« Exogène » signifie que la dépression a une cause extérieure : elle est dite réactionnelle, que cette réac­tion soit d’ailleurs logique, adaptée ou totalement excessive au regard de la cause.

Ces dépressions exogènes sont celles qui ont le meil­leur pronostic, dès lors que la cause extérieure est identifiée, on peut aider le patient à l’accepter.

Les dépressions dites « endogènes » n’ont pas de cause évidente, elles sont la conséquence d’une fragilité psychologique particulière du patient.

Mais ces dépressions endogènes peuvent aussi être le premier signe d’une maladie plus grave : la psy­chose qui regroupe plusieurs maladies, tels la schizophrénie et les troubles bipolaires qui nécessitent des traitements com­plexes.

Il faudrait ajouter la dépression saisonnière (qui n’est pas une dépression à proprement parler mais un trouble de l’humeur dû au manque de lumière et de vitamine D), la dépression post-partum, qui survient après l’accouchement, ainsi que la dépression masquée caractérisée par la dissimulation de la souffrance psychique derrière des symptômes physiques.

Les causes

  • Les causes psychologiques : chocs, déracinement, environnement difficile, etc.
  • Les causes climatiques : le manque de soleil avec chute de certaines hor­mones produites par la lumière.
  • Les causes hormonales : les transformations hormonales à la puberté, à la ménopause (où le taux d’œstrogène baisse), les dérèglements hormonaux.
  • Les manques de minéraux : spasmophilie, fibromyalgie, algodystrophie. Beaucoup de spasmophiles épuisés, phobiques, finissent dé­pressifs (carence en magnésium, calcium, acides aminés).
  • Les causes biologiques : anomalie de certains neurotransmetteurs au niveau du cerveau, sérotonine, dopamine et noradrénaline.

C’est «l’hypothèse monoaminergique» selon laquelle un déséquilibre chimique en monoamines serait à l’origine de la dépression, avec un niveau bas de sérotonine.

La domination de cette hypothèse serait expliquée par le fait que l’industrie pharmaceutique a un intérêt dans la protection de cette hypothèse.

  • Les facteurs héréditaires : certaines familles accumulent des générations de personnes dépressives. Ce serait dû à des facteurs liés à l’environnement familial plutôt qu’à un dérèglement chromosomique héréditaire.

Situations générant une dépression

La consommation de drogue est une cause de troubles neuropsychiatriques.

La plupart des drogues fragilisent le système ner­veux, d’abord en donnant une fausse impression de toute-puissance, puis en favorisant un syndrome anxiodépressif.

  • Les médicaments sont des causes souvent sous-estimées de dépression (les bêtabloquants, les dérivés morphiniques, le finastéride contre l’alopécie).
  • La ménopause entraîne souvent des insomnies et une sensibilité émotionnelle exacerbée dans une période charnière de la vie.
  • Certaines pilules contraceptives peuvent donner de vrais troubles de l’humeur.
  • La dysbiose intestinale (perturbation de la flore intestinale, notre deuxième cerveau) favorise la dépression, par l’hyperperméabilité qu’elle entraîne et par la présence de germes « pathogènes » qu’elle laisse proliférer. Les parasitoses peuvent entraîner une fragilité émotionnelle, la plus flagrante est la candidose. Ces levures en excès dans notre intestin fabriquent des neurotoxines qui perturbent directement les neurones et entraînent l’irritabilité et la dépression. Les candidoses sont favorisées par un excès de consommation de sucre.

Traitements

Les traitements chimiques

On peut classer les traitements chimiques en 2 grands groupes : les antidépresseurs et les anxiolytiques.

1. Les antidépresseurs

Les antidépresseurs sont eux-mêmes classés en plu­sieurs groupes en fonction de leur mode d’action.

  • Les imipraminiques sont parmi les plus anciens, ils regroupent des molécules et autant de médicaments, dont les plus connus sont l’Anafranil, le Laroxyl et le Prothiaden. Parmi leurs effets secondaires fréquents, la prise de poids, les sensations de bouche sèche et une tendance à la somnolence.
  • Les inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS) ralentissent l’action de la sérotonine par les neurones cérébrales. Ils représentent la première classe des antidépresseurs modernes, qui ont été très vite adoptés malgré leurs effets secondaires, du fait que beaucoup de dépressions sont en lien avec la sérotonine. Le premier d’entre eux, le Prozac a été à l’origine de nombreux suicides dans les quinze premiers jours ! Parfois, les ISRS lèvent des inhi­bitions gênantes : une dame « bon chic, bon genre » devient clepto­mane et n’est même pas gênée si on la prend en flagrant délit.

Les molécules de cette catégorie sont : le Deroxat, le Floxyfral, le Zoloft, le Seropram le Seroplex (le plus prescrit).

  • Les inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) inhibent une enzyme cérébrale qui dissocie les substances chimiques : Phenelzine, Moclobemide.
  • Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN), qui regroupent 3 molécules : duloxétine (Cymbalta), milnacipran (Ixel), venlafaxine (Effexor). Les effets secondaires sont les mêmes que les ISRS. Une perte de poids est constatée ainsi que des troubles de la vision, des acouphènes, une perte d’empathie, des troubles urinaires et une hypersudation. Par ailleurs, ils augmentent le cholestérol.

Le lithium est très efficace pour empêcher les épisodes cycliques délirants. Personnellement je prescris des ampoules de Granions de lithium dans les crises d’angoisse.

2. Les anxiolytiques

Ils soulagent l’anxiété ou l’angoisse. Ils agissent aussi comme relaxants musculaires et comme somnifères.

La mise sous antidépresseurs peut faire décompenser les patients à la suite de l’aggravation de l’anxiété et des insomnies en début de traitement. C’est ainsi qu’on ajoute aux antidépresseurs des anxiolytiques, au moins les 2 premières semaines.

Les principaux anxiolytiques sont les bêtabloquants et les benzodiazépines qui regroupent :

  • Diazépam : (le valium), est un des premiers médicaments de cette classe.
  • Alprazolam (Xanax), un des plus utilisés, malgré les nombreux effets secondaires plutôt inquiétants.
  • Bromazepam (Lexomil), un des plus
  • Lorazépam : (Temesta), surtout prescrit pour les insomnies chez les personnes anxieuses.
  • Urbanyl Likozam , Lysanxia, Nordaz, Seresta, Veratran et Tranxène.

Les risques encourus

Ils sont préjudiciables au niveau de la mémoire, et donc du vieillissement cognitif.

  • Une dépendance physique et psychique presque systématique. Cette dépendance est d’autant plus grave qu’elle s’associe à une tolérance progressive nécessitant une augmenta­tion des doses.
  • Des risques de somnolence et donc d’acci­dents, surtout chez les personnes âgées.
  • Des troubles du comportement plus graves : insomnies, cauchemars, agitation, nervosité, idées délirantes, hallucinations, état confuso-onirique, etc.
  • Des états de panique chroniques graves.

La face cachée des antidépresseurs

La plupart des essais cliniques sont financés par les laboratoires.

Ils conçoivent les études et sont propriétaires des résultats, qui seront utilisés comme outil de promotion.

Pour le lancement de leur médicament, les labos confient à des agences de commu­nication spécialisées le soin de rédiger des articles élogieux qui sont ensuite publiés dans des revues scientifiques sous la signature de « leaders d’opinion».

Des chercheurs reconnus dans leur domaine qui acceptent, en échange de copieux honoraires, d’ap­poser leur signature au bas d’articles rédigés par des « écrivains fantômes », sans par­fois même les avoir relus

L’habileté à manipuler les chiffres et les statistiques est sans limite

Les antidépresseurs ont été très habilement vendus comme les pilules du bonheur : les effets secondaires sont cachés ou minimisés et leur efficacité est surévaluée.

Ainsi, la réalité est tout autre : les antidépresseurs ne seraient pas plus efficaces qu’un pla­cebo, mais avec des effets secondaires en plus…

Des chercheurs ont fouillé dans les dossiers d’autorisation de mise sur le marché aux États-Unis et ont découvert des études jamais rendues publiques qui révélaient l’absence d’efficacité du médicament, sauf pour les malades atteints par les dépressions les plus sévères1.

Je ne veux pas être trop long pour aujourd’hui, mais vous retrouverez bien sûr mes solutions naturelles contre la dépression dans ma prochaine lettre.

Portez-vous bien !

Jean-Pierre Willem

PS. Sur le sujet, je vous recommande mon livre « 104 maladies du 21° siècle », paru aux Éditions Testez

depression 2


Sources : 

1. (« Initial severity and antidepressant benefits» in P LOS Medicine, 26 février 2008).

16 commentaires pour “La dépression, ce « mal du siècle ».

  1. bonjour
    vous êtes très discret sur les effets iatrogènes des psychotropes:
    antidépresseurs -> tentative de suicide, surtout pendant le début du traitement;

    quant au lithium que tout le monde encense (!), c’est un poison terrible. Il génère confusion et délire, quand ce n’est pas le terrible syndrôme sérotononinergique (tout ce qu’il est censé combattre), ratatine le cerveau, (voir fiche ANSM récente). Beaucoup de psychiatres ne font pas grand chose d’autre que de prescrire des médicaments dont on ne sait pas vraiment comment ils marchent, (destruction des circuits du sodium et du calcium, destruction des reins, de la thyroïde etc) et dans bien des cas traitement qu’on ne sait plus arrêter au bout d’un certain temps; de plus il empêche de soigner beaucoup d’autres problèmes de santé car il interfère avec plus de 600 médicaments (Drugs.com) et génère de nouvelles affections somatiques. Il détruit tout l’équilibre métabolique ce qui serait concevable si guérison en un an, mais pas pour un traitement – jamais remis en cause – sur plus de 10 ans. Sevrage carrément impossible.
    BIen sûr tout patient, s’il était éclairé, refuserait un tel traitement.
    Pour en savoir plus, lire Robert Whitaker, Mad in America.
    les granions de lithium ne sont pas du tout un dosage de type psychiatrique, donc ne sont pas (trop) délétères.

  2. Pour le l’exomil vous ne finissez pas votre commentaire Merci de nous donner la suite. J en prends assez régulièrement mais très peu un demi quart. Merci

  3. bonjour, ma femme est atteinte de dépression depuis des années et je ne sais plus quoi faire pour l’aider..
    le psy qu’elle consulte ne fait que de lui augmenter ses dosages ou change les traitements, ça fait son effet quelques temps puis ça recommence.
    j’aimerais tellement pouvoir l’aider mais comment ? que puis je faire ?
    dans quel région se trouve le docteur Willem ? est ce que c’est possible de le consulter par vidéo ?
    merci de votre réponse, cordialement

  4. dans les causes familiales, vous avez oublié le stress ” hérité” des enfants de personnes déportées, emprisonnées, etc, et qui est reconnu scientifiquement….
    parfois on se demande pourquoi telle personne ” qui a tout pour être heureuse” fait quand même de la dépression…
    et si on se penchait sur la vie de ses ascendants????

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