A quand la vie en rose ?

Chère lectrice, cher lecteur,

« Le scénario du pire s’éloigne, la décrue a com­mencé », a commenté Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique.

Les mesures de restriction sanitaire ne fonctionnent pas ou peu face à la contagiosité du nouveau variant, en revanche, il y a des nouveautés dans la prise en charge du Covid.

  • Le nouveau vaccin mis au point par l’américain Novavax et autorisé vendredi dernier utilise la technique classique du vaccin et non l’ARN messager, source de toutes les suspicions. Il sera disponible en France dans les prochains jours.
  • L’arrivée de médicaments efficaces devrait aussi atténuer certaines critiques. Les non-vaccinés qui tomberont malades se feront soigner avec le Paxlovid, qui se présente sous forme de comprimés à prendre pendant cinq jours, à la maison et non à l’hôpital. C’est un grand bond en avant pour le traitement du Covid. Les résultats sont spectaculaires, selon la presse officielle. Près d’une centaine de pays s’y intéressent déjà. On peut parier néanmoins que le débat ne sera pas totalement clos.

Les anti-Big Pharma se sentiront confortés car ce Paxlovid a été mis au point par Pfizer et devrait lui permettre d’être le premier laboratoire de l’histoire à voir son chiffre d’affaires dépasser les 100 milliards de dollars en 2022. A suivre…

Omicron entre en hibernation

La cinquième vague portée par le variant Omicron marque une rupture, qui pourrait voir la pandémie de Covid se transformer en endémie, à l’image de la grippe saisonnière.

Qui aurait pu anticiper que 464 000 cas positifs au Covid-19 seraient recensés en un jour en France, soit six fois le plus haut niveau jamais atteint depuis le début de la pandémie ?

C’est pour­tant bel et bien la réalité en cette fin janvier.

Mais ce nombre n’augmente quasi­ment plus, et un pic semble atteint, ou sur le point de l’être.

Depuis quelques jours, le nombre d’admissions quoti­diennes de patients diagnos­tiqués Covid-19 en soins cri­tiques, englobant notamment les services de réanimation, diminue déjà.

Ce constat semble tradui­re, dans les faits, les caracté­ristiques d’Omicron, qui représente désormais près de 95 % des cas positifs recensés chaque jour.

Avec ce variant, le risque d’aller en soins critiques est bien moins important en cas d’infection.

Malgré l’arrivée des vaccins, le Covid n’a pas été éradiqué.

L’apparition de variants et la diminution des anticorps imposent l’injection d’une nouvelle dose tous les 4 à 6 mois.

L’OMS reconnaissait d’ailleurs récemment que la moitié des Européens risquaient de l’attraper dans les six à huit prochains mois.

Cela inaugure une nouvelle norme qui doit intégrer la présence durable du virus.

Dès lors, les stratégies de lutte contre l’épidémie devront évoluer, passant d’une logique d’urgence et de circonstances exceptionnelles à un régime permanent de vigilance, qui doit être compatible avec la continuité de la vie économique, sociale et démocratique ainsi qu’avec le fonctionnement de l’État de droit.

Les stratégies d’éradication du virus, à l’image du « zéro Covid » poursuivi par la Chine, sont aujourd’hui condamnées à l’échec.

Au-delà des stratégies « zéro Covid », les arsenaux de mesures sanitaires et de protocoles rigides fondés sur la généralisation des tests, du traçage et l’isolement se révèlent de plus en plus inefficaces et inadaptés.

« La résistance à la vaccination ira croissant au sein de minorités activistes dans les pays développés. Nous ne devons plus rêver au monde de l’après-Covid mais construire le monde de l’avec-Covid », conclut un expert.

Le fatalisme

On sent poindre dans l’opinion une exaspération grandissante.

Il y a, bien sûr, une grande lassitude après deux ans de pandémie et de contraintes.

Les Français s’impatientent.

À quoi sert-il de se faire vacciner et de respecter les gestes barrière si, quoi qu’on fasse, les parents et les enfants finissent par se le transmettre ?

Les épidémiologistes viennent nous rappeler que ce virus peut être suivi de petits frères plus dangereux, plus pernicieux et qu’on ne doit pas baisser la garde trop vite.

On a tellement envie de croire Albert Bourla, le président de Pfizer, quand il promet dans Le Figaro « qu’on va bientôt reprendre une vie normale ».

On aimerait bien avoir une date.

Une litanie de remèdes inappropriés

« Hydroxychloroquine, azithromycine, colchicine, ivermectine, tocilizumab, remdesivir… Pour la plupart, leurs noms sont passés de mode. Soit ils ne sont pas efficaces, soit ils le sont à la marge », constate le professeur Frédéric Adnet, membre du conseil scientifique.

« L’un d’eux est quand même resté dans l’armoire à pharmacie, la dexaméthasone, dont l’effet anti-inflammatoire réduit la mortalité de 21 % àlhôpital ».

Que désigne la dexaméthasone ?

C’est tout simplement la cortisone, la sempiternelle cortisone que l’on prescrit quand on ne sait pas quoi donner !

C’est pourquoi le regard des scientifiques se tourne vers la toute nouvelle pilule anti-Covid de Pfizer, dont je parlais au début de cette lettre, le Paxlovid, un antiviral qui bloque la circulation du virus, réduirait de 90 % les hospitalisations et les décès.

« Ses résultats sont tel­lement excellents que les essais n’ont pas été menés jusqu’au bout », s’enthousiasme le virologue Bruno Lina, lui aussi membre du conseil scientifique…

Ce traitement pourra-t-il soigner également les Covid longs ?

« Si leurs symptômes sont dus à un état inflammatoire, ce ne sera pas le cas.Mais les études en vie réelle permettront de mieux définir l’efficacité dès le moment où l’on commence le traitement. Au vude la disponibilité actuelle de ce médicament, il faudra aus­si définir les patients prioritai­res », prévient Étienne Decroly, virologue au CNRS.

Le mara­thon de la recherche se poursuit « Il y a encore des centaines d’essais cliniques en cours », rappelle Frédéric Adnet.

On est toujours en quête du médicament qui va vraiment s’attaquer au Covid.

Le grand gagnant n’a pas encore été trouvé. L’enjeu est planétaire. 

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Une nouvelle vague de cas positifs est attendue.

Cette vague sera-t-elle la dernière, comme l’envisage le ministre de la Santé, Oli­vier Véran ?

« Rien ne nous dit à ce jour que l’immunité naturelle ou vaccinale contre Omicron soit robuste dans le temps. Et même si elle l’est, nous savons maintenant qu’un variant peut échapper de manière très prononcée à l’immunité et coloniser la planète en quelques semai­nes », estime Samuel Alizon, biologiste de l’évolution au CNRS.

Le célèbre virologue allemand Christian Drosten s’attend de son côté à une nouvelle épidémie de cas positifs cet hiver, comme il l’a indiqué au « Tagesspiegel ».

Mais l’immunité acquise par la population, à la fois par la vaccination mais aussi par les infections, devrait forte­ment limiter le nombre de malades gravement atteints.

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Comment égayer un défilé ?

Chaque samedi après-midi, nous assistons à cette parade devenue un rituel.

Depuis le début de la crise sanitaire, il n’est pas un jour sans que ne soient évoquer les aléas relatifs aux masques, en dehors des autres improvisations gouvernementales.

Ce masque, peu importe sa conception (il bloque toute pénétration virale) est l’élément clef de la prévention.

Comment faire passer ce message ?

Pourquoi ne pas remplacer le masque par le port d’un slip pour les hommes et le string sur chaque oreille (en guise de pendentif) pour les femmes. Cette saga des « calbars » fera date et atteindra la planète…plus vite que le covid.

Bonne lecture, 

Jean-Pierre Willem

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