Les guérisseurs (2/2)

Deuxième partie

Suite de la lettre du dr Willem consacrée aux guérisseurs…

L’inconscient sous influence

L’hypnose

Hypnotisme est sorti graduellement de l’ancien magnétisme animal et n’est pas autre chose que la production artificielle du somnambulisme.

Il peut se définir comme une transformation momentanée de l’état mental d’un individu, déterminée artificiellement par un autre homme et suffisante pour amener des dissociations de la mémoire personnelle.

Contrairement à ce qu’on peut penser, l’hypnose n’a rien à voir avec le sommeil. On considère que dans l’état de sommeil naturel, la relation avec le monde extérieur est coupée. Dans l’état d’hypnose, le sujet accepte certaines relations avec le monde extérieur.

De plus, alors que le sommeil conduit généralement à l’immobilité, l’hypnose permet d’accomplir tous les actes de la vie courante. Enfin, un sujet hypnotisé peut garder les yeux ouverts, sa vigilance étant concentrée sur la vision ou l’audition.

Il fallut attendre Charcot, en 1878, et ses célèbres expériences de la Salpêtrière pour que l’hypnose soit considérée sérieusement.
Charcot plongeait ses malades (des hystériques) dans des états profonds avec perte de conscience : ils ne se souvenaient de rien après les séances. Charcot distinguait trois états : catalepsie, somnambulisme et léthargie.

Les états hypnotiques peuvent se classer en trois catégories : l’état Z1 (le sujet est conscient et relaxé), l’état Z2 (le sujet perd conscience et accepte des inhibitions), l’état Z3 (le sujet sombre dans une perte profonde de conscience).

L’hypnose est peut-être la plus ancienne des médecines, et, pour certains chercheurs, la médecine de l’avenir, ou du moins la compagne indissociable de toute thérapeutique de pointe.

Très vite, les médecins l’ont utilisée. Ils avaient constaté qu’elle permettait de combattre la douleur et de décontracter le malade.

Les premières interventions chirurgicales sous hypnose furent d’autant plus spectaculaires qu’à l’époque on ne connaissait pas les anesthésiques.

De nombreuses maladies sont d’origine psychosomatique. Elles surviennent à un moment de notre vie où les changements qui nous assaillent, dépassent nos capacités d’adaptation.

Un sujet est, dans un laps de temps relativement restreint, soumis à des tensions familiales, conjugales, affectives, sexuelles, que son inconscient trouve plus facile de décharger dans un symptôme variable.

Ce peut être, selon le cas, une fatigue inexpliquée, une dermatose rebelle, un asthme bronchique, un ulcère d’estomac, une lombalgie récidivante, une obésité, ou un recours à la drogue ou à l’alcool… qu’importe ! On comprend dès lors que ce symptôme ou cette maladie constitue un mécanisme de défense.

Mais que peut réellement faire l’hypnothérapeute face à ces problèmes? Des miracles ? Certainement pas. Un entretien sous hypnose peut conduire le patient à exprimer ses conflits, et par là même à dissiper le symptôme. D’une certaine manière, l’hypnose agit comme la psychanalyse mais sans solliciter la participation consciente du sujet.

Pendant les Première et Seconde Guerres mondiales, de nombreux médecins et chirurgiens, manquant de matériel hospitalier, eurent recours à l’hypnose pour opérer des blessés.

De nos jours, des opérations comme l’ablation de l’appendice (ou même du sein), des accouchements se pratiquent en état d’hypnose. On a même constaté qu’une opération sous hypnose limitait l’hémorragie et accélérait la cicatrisation.

Aux Etats-Unis (American Society of Clinical Hypnosis), en Angleterre (British Medical Association), en Italie (AMISI), l’hypnose a été officiellement admise dans l’univers médical.

En France, des médecins de plus en plus nombreux lui sont favorables et reconnaissent ses possibilités, surtout en matière d’anesthésie.

La sophrologie

Alors que l’hypnose remonte, en ce qui concerne du moins la création du mot, à l’Ecossais James Braid (1844), la sophrologie est toute récente, elle a été fondée en 1960 par le professeur Alfonso Caycedo, neuropsychiatre colombien vivant en Espagne.

La sophrologie, selon son fondateur, se distingue fondamentalement de l’hypnose parce qu’elle s’intéresse à tous les moyens (psychologiques, physiologiques, physiques, chimiques) permettant d’agir sur la conscience humaine et de la modifier.

Voilà pourquoi elle se veut à la fois une science (étymologiquement, sophrologie signifie « l’étude de l’esprit en état d’équilibre »), une philosophie (son but est la recherche de l’harmonie de la personnalité humaine), un art (elle veut créer l’accord parfait chez le malade) et, enfin, une thérapeutique.

Tandis que le sujet hypnotisé accepte, du fait d’un contrat tacite et dans un but limité (l’anesthésie par exemple), de perdre son self-control, le sujet sophronisé est conduit à une maitrise et à un renforcement de son moi.

Dans l’hypnose classique, c’est évidemment l’hypnotiseur qui réussit l’hypnose. Au cours de la sophronisation, c’est le sujet sophronisé qui a l’impression de réaliser lui-même les phénomènes de relaxation.

Comme le disait très justement Caycedo, « la victoire remportée sur la maladie n’est pas celle du sophrologue mais celle du malade ».

La marche sur le feu

Est-il possible de marcher sur un tapis de braises rougeoyantes de bois de chêne à 400 °C, long de quatre mètres, sans se brûler les pieds ?

Quelle est la réponse à cette question en fonction des connaissances scientifiques actuelles acceptées ? Non, ce n’est pas possible sans être brûlé.

Pour preuve, une simple braise de chêne incandescente, et à 400 °C, posée dans la paume de la main suffirait à brûler la peau, les chairs et les tendons.

Il n’est donc pas possible, d’un point de vue scientifique, de marcher avec le poids du corps, pieds nus sur des braises, puisque les connaissances et les faits nous le prouvent.

Le feu, ça brûle, autant les scientifiques que les autres !

Ce parait impossible, et pourtant nous pouvons tous le vivre sans brûlure. Pour qu’un fait soit scientifique, il doit être reproductible pour l’expérience.

Nous pouvons en déduire que la marche sur le feu est un fait établi, même si les lois qui régissent l’expérience sont encore inconnues scientifiquement.

L’explication la plus plausible, à ce jour, et qui sera validée dans le futur, est que l’être humain peut s’isoler volontairement de son corps physique, de cet univers matériel, par l’intermédiaire de champs vibratoires qui le constituent, et ainsi ne plus être soumis aux lois de la matière.

Au nom de Dieu

Les dieux étant, dans la médecine primitive, directement responsables des maladies, il était normal qu’ils en devinssent aussi les meilleurs guérisseurs, éventuellement par l’intermédiaire d’un sorcier ou chaman bien terrestre.

Beaucoup plus tard, lorsque les dieux furent remplacés par Dieu, on aurait pu croire, l’esprit scientifique progressant également, que cet aspect magique de la médecine disparaîtrait peu à peu.

Las ! Dieu ne trouva rien de mieux que d’envoyer son fils sur terre, qui se révéla être un redoutable et efficace guérisseur : « Lève-toi et marche! » et Lazare se leva.

Non content de multiplier les miracles, le Christ fut son propre guérisseur en se ressuscitant lui-même au troisième jour de sa mort, exploit jamais égalé.

Or, si extraordinaire que cela puisse paraître, des millions d’hommes et de femmes, continuent à accepter le miracle de cette résurrection, tout en affichant un grand scepticisme, à l’égard des non-médecins, même les plus sérieux.

C’est que Dieu, notre Dieu, ce n’est pas pareil. Lorsque les prières pour une guérison échouent, on ne Lui en veut pas pour autant : « Il a plu à Dieu de rappeler à Lui son fils Untel, que sa volonté soit faite ! » Parfois même, comble de confiance, on remercie Dieu d’avoir bien voulu accueillir le malade au paradis !

Heureusement, en cas d’absence au numéro céleste, il reste un grand nombre de saints à invoquer.

Une guérisseuse omnipotente

Quoi qu’il en soit, si pittoresque soit-il, aucun saint ne peut égaler le meilleur guérisseur de la religion catholique, ou plutôt la meilleure guérisseuse, j’ai nommé la Sainte Vierge, omniprésente et omnipotente.

Selon les lieux où elle s’implante, on l’appelle Notre-Dame des Oliviers, Notre-Dame de la Clarté, Notre-Dame du Coudray, la Vierge Noire, Notre-Dame des désemparés sans oublier Notre-Dame de la Garde, que les footballeurs de l’OM invoquent pour gagner leur match.

Elle guérit tous les maux, quitte à en référer en cas de besoin à son fils Jésus, la plus célèbre entre toutes reste sans conteste la Vierge de Lourdes et sa sainte messagère, Bernadette Soubirous.

Depuis 1858, date de la première apparition et du jaillissement de la source « miraculeuse » dans la grotte de Massabielle, des milliers de pèlerins font à Lourdes le voyage du dernier espoir.

Signe de leur ferveur : la sécheresse qui a obligé à fermer plusieurs robinets de la source miraculeuse pendant l’été 1985 (« je vous salue, Tarie », disait cruellement un dessin humoristique), a failli provoquer des émeutes, tant il est vrai que le pèlerinage représente l’ultime démarche pour beaucoup d’incurables.

Des miracles aux exorcismes

Le plus célèbre de ces guérisseurs est, sans aucun doute, le Padre Pio. Né dans un petit village de l’Italie du Sud, il entra au couvent en 1902, où il provoqua un vif étonnement par son détachement des contingences terrestres.

Il était capable de jeûner trois semaines en se contentant de l’eucharistie. Par contre, privé de communion par le maître des novices qui appréciait modérément ce genre d’exhibition, il manqua mourir !

C’était un être fragile, traversé par des fièvres colossales qui atteignaient… 48 °C , et dont il sortait indemne.

Le 20 septembre 1918, des stigmates apparurent en cinq endroits de son corps : aux mains, aux pieds et à la poitrine.

Pendant cinquante ans (jusqu’à sa mort en 1968), le sang ne cessa de couler de ces plaies ouvertes, sans que les médecins puissent expliquer scientifiquement ce phénomène qui attira bientôt les foules.

Le bruit se répandit que le moine faisait des miracles. C’était vrai. Une jeune femme lui amena son enfant difforme. Il le transforma jusqu’à le rendre normal. Une autre devait subir une opération qui la rendrait stérile : il la guérit et, un an plus tard, elle accoucha d’un beau bébé.

En 1947, il donna la vue à un aveugle-né. Tous ces prodiges s’accompagnaient d’une délicate odeur de pétales de roses. Comme l’Eglise, le Padre Pio n’appréciait pas beaucoup le mot « miracle ». Il se défendait d’en faire et se définissait comme « un instrument de Dieu ».

On comprend les réticences de l’Eglise devant les miracles et les prêtres-guérisseurs. Certains sentent un peu trop le soufre !

Dans l’officielle « Encyclopédie des péchés», le Vatican reconnaît « que ce n’est pas une superstition de pratiquer l’art du guérisseur ». Avec une réserve pour « les guérisseurs mystiques », dont on souhaite que les prières soient humbles et donc conditionnées par le bon vouloir de Dieu.

D’ailleurs, disent ces prêtres, en soignant, nous nous référons aux paroles du Christ : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez. Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres sont évangélisés. Et bien heureux celui qui n’est pas scandalisé à mon sujet (Matthieu, XI. 4). »

Prêtres ou pas, les guérisseurs sont souvent croyants et se réfèrent à l’Evangile pour justifier leur activité. Après la mort du Christ, les apôtres parcoururent le monde, prêchant et guérissant.

Nombre d’entre eux déclarent sans ambages que c’est la prière qui guérit, et qu’eux-mêmes ne sont que des intermédiaires.

Enfin, n’oublions pas que les prêtres-exorcistes existent toujours, et trouvent des clients.

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Je vous recommande le livre du Père Robert Valette « Être guérisseur au 21e siècle « Lumière »sur la face cachée de l’irrationnel ». Editions Lanore, 6 Rue de Vaugirard. 75005 Paris.

Robert Valette est prêtre catholique gallican, conférencier, guérisseur et radiesthésiste. Il a des capacités de coupeur de feu et de médium. Il a reçu pendant 4 ans l’enseignement de l’hindouisme et du yoga. Il s’est formé en électropuncture, psychologie et en médecine tibétaine. Il collabore avec de nombreux médecins, mais c’est surtout grâce à son don de guérison que s’est construite sa réputation.

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Lors de ma mission humanitaire, il m’est arrivé de recourir à la radiesthésie. En charge de 30 000 vietnamiens réfugiés sur une plage ; l’eau vient à manquer, il me restait à en trouver. Avec 2 rayons d’une roue de bicyclette, je bricole une « baguette ». J’arpente le sable de la plage, ma baguette s’agite à l’approche d’un taillis. Il restait à creuser 2 mètres pour tomber sur une nappe d’eau. Dieu soit béni !

Il m’arriva la même aventure à Bangalore en Inde.

Autre intervention dans un restaurant à Paris, un jeune homme chargé de la vaisselle se brûle les mains avec de l’eau bouillante, des cloques font irruption sur le dos des mains ; je me concentre et j’étends mes 2 mains sur les phlyctènes. Après quelques minutes, il n’éprouve plus de douleurs, les cloques s’effondrent. Le patron m’offrit le repas. Désormais il connait l’existence d’un « coupeur de feu ».

Portez-vous bien !

Jean-Pierre Willem

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